Nos livres, nos auteurs dans la presse.
Nos livres, nos auteurs dans la presse : “Les édiles du stade” dans Sport et Vie
“Les Ediles au stade. Aux origines des politiques sportives municipales (1850-1914) Dirigé par Sylvain Villaret et Philippe Tétart, Presses universitaires de Rennes, 2020

Les restrictions sanitaires actuellement en vigueur nous l’ont rappelé encore une fois: «le» sport n’existe pas en France. Au minimum, il y a deux sports: celui de l’élite et celui de masse. Entre eux, tout diffère. Prenez l’exemple du deuxième confinement. Si
les sportifs de l’élite purent assez vite reprendre leurs activités, tout ce que le pays compte comme «autres sportifs» dut se contenter d’une promenade quotidienne autour de chez soi. (…)
Tout le mérite des contributeurs de cet ouvrage imposant (430 pages), dirigé par deux historiens issus de l’Université du Mans, est d’aller à sa recherche. Prenant la ville pour échelon administratif de référence, ils visitent divers centres urbains (Paris, Angers, Strasbourg, Carpentras, Montceau-les-Mines, etc.) en passant par deux départements (Drôme et Ardèche).
Selon les caractéristiques des lieux étudiés, on constate que le sport pour tous est né à la fin du XIXe siècle dans un contexte de revanche militaire –il fallait se venger de Sedan– tandis qu’en embuscade le clergé tentait de conserver ses prébendes (la loi de 1905 n’est pas loin).
Certaines mesquineries racontées dans ce livre sont savoureuses et surtout terriblement actuelles, tant on constate que le concept de politique sportive municipale n’est pas plus clair aujourd’hui qu’il y a cent ans. Au hasard des pages, on découvre le destin avorté d’une piscine municipale à Saint-Etienne ou les dessous d’un raout sportif organisé par la ville d’Angers dans le seul but d’obtenir la visite du président de la République. FB-H
Voici le site Sport et Vie https://www.sport-et-vie.com/numero-184/pouvoir-graisses.52447.php
Voir le livre : http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=5044
Nos livres, nos auteurs dans la presse : “Petite sociologie des gilets jaunes” dans Urbanisme
“Petite sociologie des gilets jaunes. La contestation en mode post-institutionnel”
Christian Le Bart, Presses universitaires de Rennes, 2020

Professeur de science politique à Sciences-Po Rennes, Christian Le Bart est un des plus brillants analystes en France de la proximité en politique (Le Métier d’élu local, 1994 ; Les Maires. Sociologie d’un rôle, 2003 ; Les Mots de la vie politique locale, 2014). Son observation de la crise des « gilets jaunes » est donc particulièrement éclairante car, loin de la ramener à des logiques politiques classiques (la « revanche de la province profonde », très paresseusement martelée par certains médias), il l’assimile à une « contestation en mode post-institutionnel », sous-titre de sa Petite sociologie des gilets jaunes.
Par son intensité, par ses modes d’expression et des revendications, ce profond mouvement « spontané » a en effet pris de court les responsables politiques (locaux comme nationaux), ainsi que les commentateurs et journalistes, précisément parce qu’il sortait des catégories classiques des mobilisations collectives et catégorielles pour devenir une forme de rassemblement sans leaders apparents de la « France des invisibles » et des « petits moyens », cherchant à exprimer le quotidien des territoires souvent ruraux et périurbains, dans un premier temps à partir de motifs d’exaspération très concrets (taxe sur le carburant), pour aboutir à des revendications plus larges (référendum citoyen, évolutions sociétales).
La perspective proposée par Christian Le Bart part d’une grille de lecture, celle du déclin des « grammaires institutionnelles » qui ont longtemps canalisé l’expression d’une population ne se sentant plus représentée par les partis politiques et les syndicats professionnels. Cette défiance à l’égard des institutions – le président de la République au premier chef – a été au coeur du discours des « gilets jaunes », ceux-ci refusant par ailleurs de se doter de représentants et de porte-parole et niant également la légitimité des médias.
Dans un dernier chapitre très stimulant, l’auteur se demande si la séquence du Grand Débat, mis en place par Emmanuel Macron pour répondre à cette crise, n’a pas constitué une forme de retour de l’institution – des maires, en particulier – au centre du jeu politique, alors même que la mobilisation témoignait d’une conception individualisée du social, avec une volonté de récuser les grandeurs institutionnelles en privilégiant l’authenticité, la transparence et l’ancrage communautaire et convivial (une « sociabilité du rond-point »). / D. A. 216 pages, 22 euros
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Retrouvez le livre ici : http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=5026
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